Voilà un film juke-box. C’est bigarré, lumineux et ça ne manque pas de tubes. Et, comme les distributeurs de musique qui trônaient dans les diners américains, il y a du choix à travers toute une galerie de personnages haut en couleurs : les nombreux DJs, loufoques ou taciturnes, d’une radio pirate des années 1960 émettant depuis un bateau mouillant dans les eaux internationales. On navigue surtout en pleine nostalgie. A travers les yeux du jeune Carl qui découvre cette joyeuse clandestinité, Richard Curtis fait l’éloge d’une camaraderie rock’n’roll.

En anglais, un goonie, c’est un fou-fou ou un truand. Soit, dans ce classique des années 1980, d’un côté une troupe d’enfants surexcités à la recherche d’un trésor de pirate et, de l’autre, une fratrie de gangsters fraîchement évadés de prison. Les deux bandes jouent au chat et la souris tout du long. L’enjeu est de taille pour les plus jeunes : sauver leurs maisons menacées avec le butin et ne pas tomber entre les griffes des brutes. Le film d’aventure se fait grand jeu de piste, sinon montagnes russes, où le danger n’est jamais menaçant – mais toujours amusant.

Quand ses parents recueillent un lionceau blanc dans leur élevage de félins en Afrique du Sud, Mia, 11 ans, rechigne puis craque : avec le fauve, elle noue petit à petit une relation fusionnelle. Le paradis se retourne pourtant en enfer : Mia finit par comprendre que la ferme revend les animaux à de riches chasseurs et s’enfuit avec son ami. Pour ce film, Gilles de Maistre a pris le temps – pratiquement trois ans ! – de voir grandir ses interprètes, humains comme animaux. Le résultat de cette patience est une fable où la sauvagerie n’est pas forcément du côté des fauves.

1958. Après une amourette pendant ses vacances d’été aux États-Unis, la jeune australienne Sandy intègre un établissement américain à la reprise des cours et y recroise, à sa grande surprise, Danny, son flirt estival. L’histoire d’amour interrompue vire au Roméo et Juliette en brillantine tandis que le petit voyou Danny se retrouve de plus en plus mêlé à une rivalité entre gangs de lycéens. Hommage aux années 1950, Grease éclate en une profusion de couleurs flamboyantes, de chorégraphies millimétrées et de chansons devenues cultes.

S’étant fait connaître avec ses bandes-dessinées Pascal Brutal et La Vie sécrète des jeunes, Riad Sattouf décline au cinéma son art d’être simultanément goguenard et compatissant dans La Vie Secrète des jeunes. Physiques ingrats et mentalité bébête, Hervé et Camel vivent la meilleure période de nos vies : l’adolescence ! Du haut de leurs 14 ans, ils roulent des mécaniques mais empilent les râteaux, font semblant qu’ils gèrent pendant que les hormones pilotent. Vincent Lacoste et Anthony Sonigo, inconnus à l’époque, y sont plus vrais que nature.

Dans nos têtes, un cartoon. Du moins, dans celle de Riley, 11 ans. Joie, Tristesse, Colère, Dégoût et Peur ne sont pas juste des émotions dans Vice-Versa, mais des petits personnages à la manœuvre dans le cerveau du jeune personnage. Mais quand Tristesse et Joie se perdent dans les tréfonds de la psyché, c’est tout l’équilibre mental de Riley qui est menacé. Pete Docter et les studios Pixar alignent les trouvailles visuelles pour représenter l’irreprésentable : l’esprit humain. L’abstraction se met au service d’un film percutant. Et vice-versa.

Si la Seine-Saint-Denis nourrit les fantasmes les plus alarmistes sur l’état de la France, la simple évocation d’un collège du « 9-3 » les exacerbe encore plus. Pour jouer avec ces clichés – et les déjouer – Grand Corps Malade et Mehdi Idir se mettent dans les pas d’une jeune CPE débarquant dans ce département à la mauvaise réputation. Sans prétention, les deux réalisateurs oscillent entre naturalisme et grosse comédie, film engagé et divertissement sensible. La vie scolaire porte bien son nom : vivant et pédagogique.